13 Juin MALADIES (4)
Une réflexion de ma psy, il y a quelque temps, continue de m’intriguer. Nous parlions du sublime, un thème qui revient souvent dans nos échanges, et dont j’ai du mal à donner une définition un peu précise. “Le sublime, c’est le féminin”, me dit-elle très simplement. Elle balaie ainsi les généralités agressives dont je l’abreuve, sur les différences entre hommes et femmes, les apories du féminisme, etc. Le féminin, c’est une autre affaire, qui ne se limite pas au sexe. J’y ai songé, notamment, en regardant un film de Pabst qui s’appelle L’Enfer blanc du Piz Palü. On y voit un couple d’alpinistes que défait la tragédie, dès le début, car l’homme fanfaronne, en proie à une sorte d’hubris qui l’incite à braver le danger. Sa femme chute brutalement dans une crevasse, et y trouve la mort. Il ne cessera, par la suite, de voir le visage de sa bien-aimée à travers ce gouffre creusé. Quatre ans avant l’avènement de Hitler, c’est presque, me semble-t-il, une allégorie anti-nazie, qui renverse le sublime propre au film de montagne pour lui faire dire tout autre chose. C’est d’autant plus frappant que le principal personnage féminin est joué par Leni Riefenstahl, qui deviendra bientôt la chantre du masculinisme héroïque prôné par le IIIeme Reich. Le “héros” du film, cessant de lutter, finira pour sa part par s’évanouir dans la neige, par se fondre dans la montagne à l’instar de la femme perdue.
Eliane
Posté le 14:23h, 14 juinC’est beau