Pourquoi Journal d’un cinéphile ? Parce que je ne me suis jamais considéré comme un critique cinématographique professionnel. J’ai aimé des films, des cinéastes, des moments de l’histoire du cinéma, pour peu qu’à travers eux je déchiffre une part de ma propre histoire, ou que grâce à eux j’existe davantage. Il ne m’est jamais venu à l’esprit de pallier mes innombrables lacunes, et encore moins de construire un système intellectuel à partir de mes affects… Bien au contraire (et en m’aidant des sollicitations amicales de La Lettre du cinéma), j’ai fait en sorte que le film me regarde – c’est-à-dire me parle de mon propre regard, à tel ou tel moment de ma vie ; de ce qui se cache et de ce qui se transforme, au fond de ce regard. C’est cette recherche un peu empirique qui parcourt la première partie de ce livre, en forme d’autobiographie puis de fragments de journal intime en public.
La deuxième partie se divise elle-même en trois moments : une série de billets parus au jour le jour dans Libération, et où j’ai essayé de retrouver la liberté du diariste ; un choix de textes donnés à Positif ou à Vertigo, à 1895 ou à La Nouvelle Revue française, et où se construisent bon an mal an mes obsessions ; enfin, quelques clins d’œil à des cinéphiles tutélaires : Jacques Audiberti, Barthélémy Amengual… Je n’ai quasiment rien changé à ces articles (même s’il est probable qu’aujourd’hui, par exemple, je serais moins sévère avec le “jeune cinéma français” des années quatre-vingt dix). Tant il est vrai qu’à mes yeux, l’écriture sur le cinéma est le plus fidèle reflet d’une inscription dans le temps.
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Arthur Dreyfus, Positif, avril 2010.
Emmanuel Burdeau, Le Magazine littéraire, janvier 2010.
Carnet nomade, France Culture, 7 avril 2012.
Les Nouveaux Chemins de la connaissance, France Culture, 1er juillet 2010.
A plus d’un titre, France Culture, 12 mai 2010.