23 avril 2020

Chaque printemps me voit refleurir mon jardin, de manière erratique. J’ignore le nom des plantes, je les installe ici ou là, au petit bonheur, sans trop me soucier de l’orientation du soleil ou de la fréquence de l’arrosage. Une vieille amie, quand je suis arrivé rue Saint-Ambroise, me conseillait. Elle me laissait des instructions, précisant le traitement à réserver à telle ou telle espèce botanique. Au delà d’un certain moment, je les oubliais, et puis nous nous sommes fâchés. 

J’ai laissé mourir le néflier que m’avait légué l’ancien occupant des lieux. Il était déjà mal en point à cette époque, les étés suivants lui ont été fatals. Ma mère m’engueulait, parce que je ne m’occupais pas assez de cet arbre. A la fin je l’ai relégué au fond de la cour, où il suscitait la perplexité du voisinage. N’ayant pas le courage de le déraciner, j’en ai cassé toutes les branches, et j’ai disposé tout autour une plantation disparate. J’ai également installé, non loin de là, un mûrier qui risque de souffrir de l’ombre. Je fais un peu n’importe quoi, j’enlève les mauvaises herbes et les feuilles mortes quand cela me chante. J’arrête régulièrement les yeux sur ce tableau, où quelques fulgurances viennent cacher la misère du rosier ou du laurier délaissés. Peut-être que de cette anarchie finira par sortir une beauté.

1 Commentaire
  • Hervé Le Goff
    Posté le 17:30h, 23 septembre Répondre

    Il faut cultiver notre jardin…Rien qu’à l’entendre, j’aurais laissé Candide sur son trottoir pour en changer. Quelle corvée que le jardinage, à ranger avec le ménage ! J’aime beaucoup votre parc laissé tranquille, cher Noël, y pousse qui peut et qui veut, entre les statues entières ou tronquées, et vos arbres qui passent doucement de l’ombre au trépas partagent au fond nos existences de plantes. Rien en ce jardin n’échappe au destin, ni les herbes que vous trouvez mauvaises au point de les chasser, ni les feuilles qui meurent avec vos roses et vos lauriers, jusqu’au Tour des Nèfles !…

Poster un commentaire